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Urban Arts 2020

Epsylon Point, "l'objet bombant non identifiable".

Pionnier du graffiti et du pochoir en couleurs, Epsylon Point mérite sa place au « panthéon » de l'Art Urbain, lui qui soit comme personne clover au pinacle les dérives sociétales et autres injustices sociales, sans tabou !


Provocateur, revendicateur mais surtout libre, Epsvlon Point est à la fois un artiste et un personnage hors du commun. ll est, avec une poignée d'autres l'un des tout premiers à descendre dans la rue à la fin des années 70 pour graffer à la bombe des lettres, puis des textes, puis des personnages. Et c'est seulement à partir de 1983 qu'il développe sa technique du pochoir en couleurs. Son parcours, s'il faut le nommer ainsi, est d'ailleurs aussi singulier que ses oeuvres. Anartiste dans l'âme, figure du politiquement incorrect, Epsylon Point a toujours dénoncé les inégalités sociales et autres dérives sociétales, refusant d'entrer « dans le moule du marché de l'art pour pouvoir s'exprimer librement. Sur toile comme dans la rue, il développe ses sujets avec la même conviction... et la même indépendance.

Un artiste engagé... et engageant!

Si l'artiste a enchainé les expositions à partir des années 2000, son oeuvre ayant été présente dans de nombreuses expositions personnelles et collectives nationales et internationales, cette « légende vivante du Street Art en France» selon C215 mérite bien plus, alors même qu'il ne le souhaite probablement pas ou, plus exactement, s'en balance. On se réjouit ainsi que Henri Trumer et Laurent Coquant de la CHOSE Galerie l'aient convaincu de présenter son travail, plus de quarante ans de création, sans rien imposer à celui qui, selon Jef Aérosol est un « OBNI, objet bombant non identifiable. Epsylon Point ne tombe dans aucune catégorie, ne souffre d'aucune étiquette, ne rentre dans aucun tiroir ». Et c'est sans doute tout ce qui fait le « charme » de cet artiste singulier et de ses œuvres.

Après les Beaux-Arts, comment en êtes-vous venu à peindre dans la rue ? Je faisais des performances audiovisuelles et, à la fin d'une performance, j'ai recouvert l'écran du projecteur avec une bombe de noir. En projetant de la lumière en blanc et ensuite en bombant avec le noir, je ne voyais plus rien. Je passais donc de la lumière au noir. C'est avec cette performance que j'ai découvert la bombe aérosol à la fin des années 70. la bombe est devenue comme une petite lumière qui s'allume dans les bandes dessinées. A l'époque, nous étions très peu à bomber à mains libres dans les rues; il y avait MODE2, BANDO, quelques autres...et moi. J'ai commencé à bomber à partir de 1979, d'abord du graffiti entre Dion et Montpellier avec le groupe de rock-rap « les Araignées du Soir » dont j'étais le guitariste, puis j'y ai intégré des textes, ensuite des personnages de stranges et j'ai fait coïncider les deux.


Pourquoi être passé du graffiti au pochoir et à l'abstrait ?

Passer du graffiti au pochoir est une suite logique. J'ai choisi le pochoir car je trouvais que je ne dessinais pas assez bien et ie voulais avoir un dessin précis et net. En 1983, je suis passé au pochoir en couleur. Rétrospectivement, j'ai probablement été le premier ou dans les premiers à le faire. Quant à l'abstrait, il m'a permis de peindre de plus grandes surfaces tout en intégrant mes pochoirs figuratifs.


Vous étes indubitablement un artiste engagé. Vos revendications se retrouver: elles également sur vos toiles ?

Oui. Les moyens que j'utilise sont souvent des messages revendicatifs en lien avec la condition humaine, les gens modestes, les laissés pourcompte, les ouvriers, les sans dents. Je dessine très rarement des gens célèbres dons mes œuvres je rends poétiques les scènes difficiles..

D'ailleurs, il y a souvent des choses écrites dans vos oeuvres. Le texte est-il important pour vous ?

Oui, mais il n'est pas obligatoirement en relation directe avec l'image. Cela étant, les tentes comme les pochoirs pris séparément fonctionneraient mais n'auraient pas la signification qu'ils ont ensemble. Je note des phrases, que je prends un peu partout, je les inscris dans des cahiers avant de m'en servi ensuite dons mes oeuvres.


Vous accordez également de l'importance aux couleurs, au trait...

La base de l'abstrait pour moi, c'est Kandinsky et Malevitch, qui sont pour moi les deux pionniers des années 20, avant Pollock, le dripping, et les autres l'ai fait des fonds abstraits en m'obligeant à faire des exercices avec des formes géométriques abstraites, que je remplissais grâce aux trois couleurs primaires. C'est par ces gammes de couleurs dont je me sers depuis 25 ans que je décline aujourd'hui une vingtaine de nuances par une totale liberté dans le trait et la couleur...

Pourquoi et comment vous êtes-vous préserve du marche de l'art, tout en exposant en galerie, notamment en 2019 avec une retrospective ?

J'ai préféré être pauvre et faire la peinture que je voulais ! Que ma peinture intéresse ou pas, plaise ou non au marché, dans les deux cas, c'était pareil pour moi. Les galeries ne s'intéressent qu'aux artistes bankable et ne font plus le travail de recherche... Quant à l'exposition en 2019, c'est l'occasion qui fait le larron. Avec Henni et Laurent de la CHOSE Galerie, on s'est trouvés. Ils m'ont accepté comme je suis.


Qu'est ce que cela fait d'être une « légende vivante du Street Art »?

Cela me fait rigoler.

Quels sont vos projets d'ici la fin de l'année ?

Etre déconfiné, faire de la peinture et voir ma meuf.


Presse

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